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- Le choix difficile d'un anti-dépresseur chez les personnes âgées
Publié par : Unknown
La faible représentation des personnes âgées dans les essais thérapeutiques sur les anti-dépresseurs rend imprécise l'incidence des effets secondaires dans cette classe d'âge. Ces patients sont pourtant plus susceptibles que les plus jeunes de présenter des effets secondaires, du fait des co-morbidités, des changements physiologiques liés à l'âge et des interactions médicamenteuses.
Pour en savoir un peu plus, une équipe du Royaume Uni a réalisé une étude de cohorte rétrospective, incluant 60 746 patients de plus de 65 ans, ayant présenté un premier épisode dépressif entre janvier 1996 et décembre 2007. Les auteurs ont défini préalablement les effets secondaires sur lesquels portera l'étude: mortalité de toute origine, tentative de suicide ou auto-mutilation, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral ou ischémique transitoire, chute, fractures, saignement digestif, épilepsie ou convulsions, accidents de la route, hyponatrémie.
Pour en savoir un peu plus, une équipe du Royaume Uni a réalisé une étude de cohorte rétrospective, incluant 60 746 patients de plus de 65 ans, ayant présenté un premier épisode dépressif entre janvier 1996 et décembre 2007. Les auteurs ont défini préalablement les effets secondaires sur lesquels portera l'étude: mortalité de toute origine, tentative de suicide ou auto-mutilation, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral ou ischémique transitoire, chute, fractures, saignement digestif, épilepsie ou convulsions, accidents de la route, hyponatrémie.
Tous les patients n'ont pas reçu d'anti-dépresseurs pendant le suivi, mais ils sont quand même 89 % à s'être vus prescrire au moins une fois une de ces molécules. Il s'agit le plus souvent d'un inhibiteur de recapture de la sérotonine (IRS, 54,7 %) ou d'un tricyclique (31,6 %), exceptionnellement d'un inhibiteur de la monoamine oxydase (IMAO, 0,2 %) ou enfin d'un anti-dépresseur n'appartenant à aucune de ces classes (13,5 %).
Tous les effets secondaires considérés au départ ne sont pas associés de la même façon aux traitements. Ainsi, comparés à l'absence de traitement, les IRS semblent liés à un risque plus élevé de chute (1,66, IC 95 % 1 ,58 à 1,73) ou d'hyponatrémie (1,52, IC 95 % 1,33 à 1,75), alors que le groupe des anti-dépresseurs non rattachés à une classe est en lien avec un risque plus élevé de mortalité toutes causes (1,66, IC 95 % 1,56 à 1,77), de tentatives de suicide (5,16, IC 95 % 3,90 à 6,83), d'accidents vasculaires cérébraux ou d'accident ischémiques transitoires, de fractures ou de crise convulsives. Quant aux tricycliques, ils ne dominent dans aucun type d'effets indésirables, et les auteurs ont exclu les IMAO du fait de la rareté de leur prescription.
Le constat le plus remarquable de cette étude est que, parmi tous ces patients dépressifs, ceux dont le risque de mortalité est le plus faible à 1 an toutes causes confondues sont ceux à qui aucun traitement anti-dépresseur n'a été prescrit.
Notons toutefois que, pour intéressants que soient ces résultats, ils sont issus d'une étude observationnelle, et à ce titre non exempts de risques de biais de prescription ou d'indication, ou encore de l'intervention d'autres facteurs confondants. Ne nous hâtons pas d'en tirer des conclusions définitives...